la pomme ose la prose par quartiers libres entiers
quatre à quatre elle dévale les paliers inspirés
et se fait croquer verte sans le moindre pépin
toi non
par principe tu ne tombes pas de l’arbre
des pépins tu en vois partout chez moi surtout
quand à te croquer comment dire
oui dans mes rêves
les pommes rouges et jaunes sont toujours plus vertes ailleurs
l’inspiration n’existant pas tu jettes les dés
en dépit du hasard crois-tu
pour savoir
si les rencontres soi-disant fortuites étaient
écrites dans le même papier de verre que celui
sur lequel tu grattes ton humeur tous les matins
je retourne à la pomme elle est flétrie je l’aime
elle ne me répond pas c’est une pomme toi tu peux
tu pouvais tu aurais pu tu n’y as pas cru
si seulement dans tes trois points de suspension
j’avais entendu
que je te manquais un peu
je serais devenue
ce bruit qui court à toi

Photo : Pablo Picasso, « Nature morte aux trois pommes », 1949.
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