le poème n’est pas une arme

il n’est pas fou 

pas comme nous

il suit le vent dans les arbres

fuit la main qui casse la branche

regarde l’ombre sur l’eau

peint le soleil sur ta peau

il fait tes bras me surprendre

et mes jambes se décroiser

il est puissance et silence

le monde redevenu simple

Photo : Joan Miro, « Francesc d’Assis », 1975.

15 réflexions sur “Le pain, la pomme et les poèmes #30

  1. Je n’ai jamais pensé à un poème comme étant un monologue parti quelque part de l’arrière de ma bouche ou de ma main

    Un poème se place toujours dans les conditions d’un dialogue virtuel

    L’hypothèse d’une rencontre l’hypothèse d’une réponse l’hypothèse de quelqu’un

    Même dans la page : la réponse supposée par la ligne, les déplacements, les formats

    Quelque chose va sortir du silence, de la ponctuation, du blanc remonter jusqu’à moi

    Quelqu’un de vivant, de nommé : un poème d’amour

    Même quand l’omission, l’indirection, l’adresse pronominale rendent possible cette translation : qu’un lecteur soit devant la page, devant la voix du poème comme au moment de sa naissance

    Ou de sa réception : lecteur lecteur ou lecteur auteur

    Ce poème t’est adressé et ne rencontrera rien

    Jacques Roubaud

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