Deuxième jour de reprise de la course à pied, écrire avec les pieds, quand une phrase rythme tout au point de dicter au corps sa foulée et son allure, préférant la sensation à la performance. Une amie m’a dit aujourd’hui que les muscles avaient de la mémoire, ça m’a parlé tout de suite. Je me suis inscrite à son invitation au super sprint de son club, elle est en reprise elle aussi, sa collègue que j’avais battu le 20 septembre 2020 également, que de trajectoires parallèles, j’accepte l’invitation parce que j’ai besoin de soigner mon moral, j’écoute ses chansons, encore. Parfois, quand on retourne à la case départ, on ne peut pas revenir à la case qui permet de se ressourcer, il faut lâcher du lest et c’est justement tout ce que je ne voulais surtout ne pas faire, retourner quelque part où il n’y a plus personne pour me soutenir, me conseiller, me soutenir, j’écoute des chansons à vide, ça n’a aucun sens, pourvu que toutes les paroles s’envolent vite. Trois p’tits tours et puis s’en vont, dit la chanson, moi je rêve encore que mon cœur se soulève lorqu’elle m’embrassera, mais je peux toujours rêver, ses guerres et ses peurs l’emportent ici, maintenant je ne peux rien rêver d’heureux, je veux qu’on raconte l’histoire d’un amoureux heureux puisqu’elle n’a pas cru en nous, il suffisait de se pendre à mes lèvres, marcher à deux. Le monde n’est pas plus doux, la seule chose qui pourrait le rendre vrai, c’est qu’elle y soit, qu’elle apparaisse mais bien sûr, cela n’adviendra jamais, je vais m’endormir les souvenirs vides de toutes les poches, et je continuerai à danser pour le mouvement, les gestes qui permettent de survivre, ces réflexes qui composent un visage quand plus rien ne dit quoi faire, mon cœur est sur le point de se vider je ne sens même plus la douleur, je vous regarde danser.

6 réflexions sur “Nadège Night & Day #62

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