Deux semaines après mon inscription dans mes deux nouvelles salles de détente, chacune à 300m de chez moi, l’une dotée d’une discothèque pour deux roues et l’autre d’un tapis volant, je retourne à la séance par laquelle tout avait commencé avec les ballons bleus de toutes les tailles, étant donné que j’alterne une semaine sur deux selon mes horaires, je n’avais pas revu cette coach de pilâtes qui privilégie la musique classique pour travailler son équilibre physique. Je retrouve aussi le Namasté de l’autre coach dont le mari ne pouvait être qu’apiculteur, la salle du bas dont le rose m’enveloppe de douceur tôt le matin comme si je n’avais pas quitté le lit. Et pour finir, je découvre une troisième salle pour parfaire mon triangle d’or, matin midi et soir. Je double mes séances de Pilâtes en enchaînant niveau débutant et intermédiaire, et ça passe, j’ajoute le stretching sans me douter bien évidemment que je vais me retrouver à faire des roulades au sol, et ça passe, la roulade qui remet tout en place et déclenche un fou-rire de joie. La semaine où je danse à toute vitesse sur le vélo en boîte de nuit au réveil avant d’aller travailler, je cours au stade pour dégourdir les jambes et retrouver un peu d’oxygène frais, la semaine où je plane sur le tapis volant en étirant des muscles dont je ne connaissais pas le nom, je nage le midi dans le bassin bondé pour me réveiller de la sensation de lévitation permanente. Je ne réfléchis plus, je fléchis et j’étire, je répète les mouvements jusqu’à sentir ce qu’il se passe, pourvu que toutes les parties de mon corps jusqu’au plus infime atome de motivation soient exploitées pour résister à la charge d’entraînement au printemps de manière la plus consciente. Je prends ainsi conscience de la framboise que je ne dois pas écraser sous mon nombril lorsque je fais les exercices sur le ventre, je prends conscience de mes omoplates lorsque je dois les imprimer sur le tapis, je prends conscience de mon expiration prolongée lorsque je suis soulagée, je prends conscience de mon sourire lorsque soudain je m’aligne droite comme un i.

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