La pluie incessante n’a pas empêché les parisiens et cinéphiles de remplir en nombre le Louxor pour la présentation du film Les Amandiers en présence de la génialissime Valeria Bruni-Tedeschi, la grande salle Youssef Chahine et son spacieux balcon croulaient sous les acclamations à 20h. Et elle est arrivée en jean très large, pull rose bonbon et bottes dorées totalement improbables, les cheveux attachés, blonde comme l’actrice qui incarne son personnage dans le film, Nadia Tereszkiewicz, on la suit dans la folie de sa jeunesse, sa joie de vivre, son amour pour Etienne, le puissant personnage dont nous apprenons que dans la vie il s’appelait Thierry, il y a 30 ans. Elle nous raconte l’anecdote de leur rencontre au bar des Amandiers, il lui a tout de suite demandé son signe astrologique, scorpion (comme lui), puis le mois de son anniversaire, novembre (toujours comme lui), enfin le jour, le 16 (lui aussi), j’ai le cœur qui explose (le 16 !) et la salle toute entière d’entonner un joyeux anniversaire euphorique malgré ses protestations. Valeria Bruni-Tedeschi nous assure que vraiment, vraiment, elle ne voulait pas nous raconter cette anecdote pour s’attirer des vœux d’anniversaire mais parce que la date de sortie de son film ne pouvait mieux tomber que le jour d’anniversaire de cet amour de jeunesse parti trop tôt. Le film raconte donc les années du théâtre des Amandiers sous Patrice Chéreau – superbement interprété par Louis Garrel, dont la demi-sœur figure également au casting tout comme Suzanne Lindon, que j’ai personnellement découvert et adoré dans la série En thérapie sur Arte – mais déroule aussi une histoire d’amour fou comme on s’y attend dès la bande-annonce, un film que je recommande à la folie parce qu’on rit beaucoup, énormément, et ce dès la première scène. Valeria Bruni-Tedeschi a voulu faire ce film parce que le cinéma permet de ramener à la vie les gens qui l’ont rendue plus vivante encore, cette vie qui s’échappe si vite souvent, parfois brusquement, et je vous souhaite vivement d’en sortir le cœur réchauffé autant que le mien hier.
Photo : Henri Matisse, « La joie de vivre », 1905.
Voici un texte qui donne envie de courir voir ce film.
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Tant mieux alors ! Et je serais ravie de lire ton avis…
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